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L’Ardoise Pivotante est un Institut de Formation et de Clinique Contextuelles.
L’Approche Contextuelle d’Ivan Boszormenyi-Nagy privilégie le travail concernant les atteintes à la confiance relationnelle, les injustices passées et présentes, les loyautés douloureuses, avec pour objectif une intervention clinique ancrée dans le présent mais incluant les générations à venir dans une dimension préventive.
En effet, les interventions thérapeutiques en Approche Contextuelle touchent au cœur de ce qui fonde l’être humain : la dette bilatérale de vie et les liens au tissu originaire / familial / transgénérationnel, lesquels forment le « contexte »
La Clinique Contextuelle d’Ivan Boszormenyi-Nagy théorise une pratique de la thérapie familiale caractérisée par un saut épistémologique qui implique une position spécifique du thérapeute d’une part et d’autre part, un travail de dialogue entre les membres d’une famille, lequel dialogue porte sur les injustices vécues, les atteintes à la confiance relationnelle, les déséquilibres entre le donner et le recevoir.
Elle intègre les faits d’injustice distributive ayant d’emblée un impact sur la dynamique relationnelle.
Elle intègre les apports de la psychanalyse et du fonctionnement intra-psychique.
Elle intègre les apports de la systémique.
La visée est l’éthique relationnelle, à savoir le soin porté au lien, et son potentiel d’individuation.
La partialité multidirectionnelle en est le levier thérapeutique.
Le contexte comprend, outre les personnes présentes, les absents, les personnes décédées et, dans un important souci prophylactique, celles qui ne sont pas encore nées.
Cette approche est utile pour les intervenants d’autres champs professionnels: médical, éducatif, social qui rencontrent à foison des situations de vulnérabilité aux traitements d’injustice et qui, de plus, se soucient du futur.
Pour poser votre candidature en nous envoyant CV et motivation, ou demander de plus amples informations, merci de nous contacter par email à info@ardoisepivotante.be en précisant le type de formation concernée.
Formation LONGUE
L’approche contextuelle d’I. Boszormenyi-Nagy se centre sur le travail du lien, les atteintes à la confiance relationnelle, les injustices passées et présentes, les loyautés douloureuses avec pour objectif une intervention clinique ancrée dans le présent, qui tient compte des générations antérieures avec une visée préventive pour les générations à venir.
L’approche contextuelle est l’approche thérapeutique de la justice. Elle travaille autour des plaintes et des plaies de justice et vise une plus grande équité relationnelle, source d’une reprise de confiance.
La préoccupation pour l’enfant, pour ce qu’il donne et reçoit, et la préoccupation pour l’avenir sont également au centre de l’approche.
La formation que nous proposons vise non seulement l’apprentissage théorique de ces concepts, mais également, de façon progressive, leur appropriation dans la clinique. C’est pourquoi cette formation est proposée sur quatre années au terme desquelles chaque participant pourra intégrer l’outil contextuel et trouver son positionnement en tant que thérapeute ou intervenant contextuel.
Cette formation s’adresse aux intervenants dont le mandat confronte à la souffrance humaine quelle qu’en soit la manifestation.
Elle concerne donc tous les professionnels du secteur psycho-médico-social (psychologues, médecins psychiatres et généralistes, éducateurs, intervenants sociaux, conseillers conjugaux, médiateurs…).
Cette formation s’avère utile dans de nombreux secteurs puisqu’elle vise le travail du lien et les répercussions des injustices et/ou symptômes sur les relations des bénéficiaires. (consultations privées, secteur de l’aide à la jeunesse, milieux hospitaliers, PMS, médiation, …).
Par groupe d’une dizaine de participants. (maximum 10)
11 journées par an. Une par mois de septembre à juin, et deux journées de colloques/ journées d’études en mars annuellement.
Chaque année de formation est assurée par une formatrice qui prend le groupe en charge tout au long de l’année académique. La formation est assurée par Stéphanie Haxhe, docteur en psychologie clinique et thérapeute contextuelle, Sophie Houben, psychologue et thérapeute contextuelle, et Catherine Lebrun, psychologue et thérapeute contextuelle.
Ce cycle comprend 9 journées de 6 heures à raison d’une par mois de 9h30 à 16h30 (avec une pause d’une heure à midi), et les 2 journées de notre colloque annuel.
Lieu : Liège, 26 Place Coronmeuse (Herstal).
Coût : 1250€
Paiement sur compte BE95 0689 1013 4758
Inscription (joindre CV et lettre de motivation)
Demander plus d’informations
Blocs de formation
(De 2 à 4 jours. Selon le bloc, un prérequis est parfois nécessaire)
Le travail avec le couple.
Le travail avec la fratrie.
Le travail avec les adolescents en hébergement de l’AAJ.
L’enfant parentifié et sa famille.
EN 2023
Le travail du lien fraternel (complet)
Dates : 24 et 25 avril 2023 (2 journées)
Horaire : de 9h30 à 16h30
Formatrice : Stéphanie Haxhe
Coût : 220€
Lieu : 26 Place Coronmeuse à Liège (Herstal)
Conditions: cette formation est ouverte à tout intervenant ayant une pratique avec les fratries, que ce soit dans un cadre thérapeutique ou institutionnel.
CV demandé.
Qu’il s’agisse d’une thérapie familiale ou d’un autre contexte, le lien fraternel reste le plus souvent non interrogé et non travaillé in vivo, entre les frères et soeurs en présence. Quels sont les freins de l’intervenant ? Comment aborder ce lien ? Qui inviter, comment, et pour quoi faire ?
Après quelques repères théoriques, des axes thérapeutiques seront proposés sur bases d’illustrations cliniques de la formatrice et du groupe.
EN 2022
La thérapie de couples
Dates : 5, 6 et 7 juin 2023 (3 journées)
Horaire : 9h30 à 16h (1h de pause)
Formatrice : Marie-Christine de Saint-Georges
Coût : 330€
Lieu : 26 Place Coronmeuse à Liège (Herstal)
Cette formation est ouverte à tout intervenant en clinique de couples.
CV demandé.
Cette formation n’exige pas des participants qu’ils aient eu ou soient en cours de formation contextuelle mais elle repose sur cette approche.
La question de l’éthique relationnelle, du DONNER-RECEVOIR-PRENDRE-RENDRE parcourt les différents axes qui seront abordés et, forcément, les vécus d’injustice.
La partialité multidirectionnelle
Dates : Dates à suivre (3 journées)
Formatrice : Marie-Christine de Saint-Georges
Coût : 330€
Lieu : 26 Place Coronmeuse à Liège (Herstal)
Cette formation sur le levier essentiel de l’Approche Contextuelle, souvent confondu avec le questionnement circulaire n’est ouverte qu’aux personnes ayant fait une formation complète comme thérapeutes de familles.
post-formation
(Accessible aux personnes ayant un parcours contextuel avéré)
EN 2023
Les métaphores : la puissance d’un levier créateur
Dates : 23 au 26 octobre 2023 (4 journées) + une seconde session à convenir avec les participants en mai 2024.
Horaire : de 9h30 à 16h30 (1h de pause)
Formatrice : Marie-Christine de Saint-Georges
Coût : 440€ par module
Lieu : 26 Place Coronmeuse à Liège (Herstal)
Conditions : ouvert à un groupe de 12 personnes ayant fait le formation contextuelle ou en cours de formation.
Ce n’est pas un scoop de dire que les grandes religions, depuis les paraboles de la Bible jusqu’aux « aventures » qui animent l’immense panthéon hindou et j’en passe, sont un langage métaphorique. C’est dire aussi leur force.
Aristote parlait déjà de la puissance des métaphores et Milan Kundera écrivait: « On ne badine pas avec les métaphores »
Dans cette postformation, ce support déplie effectivement la force créatrice des participants, que ce soit par le biais d’objets ou le corps même; ce support transforme en richesse ce qui peut être ressenti comme faille, installe un espace transitionnel entre participants – ou patients – et le thérapeute, abolit tout jugement en touchant à la singularité de chaque être, fait place à la mémoire du corps, mobilise l’intelligence émotionnelle.
Les sessions sont séparées pour que dans l’écart, soit expérimenté sur le terrain ce qui aura été métabolisé de la première session et ramener ce qui devrait être ré-approfondi.
initiation à l’approche contextuelle pour les équipes
(Module de 1 à 2 journées, in situ)
La supervision peut être définie comme un lieu de travail s’adressant à des équipes partageant un quotidien professionnel qui peuvent penser leur pratique et échanger leurs questions autour de situations cliniques.
Les situations concrètes qui posent problème seront éclairées et dépliées à la lumière de l’éthique relationnelle et du positionnement de l’intervenant.
Notre équipe de formateurs propose également des supervisions individuelles lors desquelles le travail de réflexion se situe au carrefour du champ personnel et professionnel.
Exemples de secteurs d’interventions :
Accueil familial
Aide à la Jeunesse
MRS
PMS
Hôpitaux
Unités de soins
Milieu carcéral
…
Thérapie de couple, Thérapie familiale, Thérapie de fratrie.
Liège
Marie-Christine de Saint Georges : 0479/ 26 26 56
Stéphanie Haxhe : 0497 /11 77 16
Esneux
Sophie Houben : 0496/ 97 92 89
Le concept de loyauté est utilisé dans des acceptions variées pour le meilleur et parfois le pire. Il trouve ses fondements dans l’approche contextuelle développée par le psychiatre Ivan Boszormenyi-Nagy.
Lors de ces journées, nous avons commencé par situer les bases de l’approche contextuelle, afin que la loyauté n’apparaisse pas comme un concept isolé mais bien enchâssé dans un tout qui lui donne son sens et sa densité.
Nous avons vu comment la loyauté met en scène au minimum trois protagonistes puisqu’elle se définit comme une « priorité d’égard » (Boszormenyi-Nagy, 1973) vis à vis de l’un ou de l’autre, selon ce qui a été précédemment reçu et donné dans l’histoire du lien.
Nous publions pour vous quelques extraits de ces journées d’étude sur les loyautés.
LUNDI 20 MARS 2023
9h-12h30
Entre obligation et opportunité, ce qu’est vraiment la loyauté.
Stéphanie Haxhe.
14h-17h
Loyauté empêchée, loyauté refusée : comment éviter les pièges de certaines mesures en protection de l’enfance ?
Sophie Houben.
MARDI 21 MARS 2023
9h-12h30
Dette de vie, dette de survie…: comment s’adapte la loyauté dans les situations d’exil et de handicap ?
Catherine Lebrun.
14h-17h
La loyauté à propos du couple, c’est quoi en fait ?
Marie-Christine de Saint-Georges.
LES INJUSTICES: UNE FATALITÉ À TRAVAILLER.
Il n’est pas possible de vivre sans infliger des injustices ni d’en subir.
Les injustices relationnelles BLOQUENT le mouvement d’échange, amenuisent la sève du lien et en entament la confiance.
Peu ou prou.
Et tant pour nous que pour nos patients.
La sédimentation de la rancoeur (le cœur rance..) ne SE DISSOUT JAMAIS d’elle-même.
Quand la confiance ou la fiabilité dans les relations vitales est abîmée voire anéantie, nous savons que la violence n’est pas loin et fera feu de tout bois.
L’intense travail de restauration d’un dialogue dans le terreau familial soutenu par LA PARTIALITÉ MULTIDIRECTIONNELLE est notre profond choix clinique .
ET CE, QUEL QUE SOIT LE CHAMP CLINIQUE.
Selon notre choix habituel, les orateurs proviennent de champs de recherche très différents.
JEUDI 24 MARS 2022
Accueil des participants de 9h à 9h30
Introduction de la journée
« L’injustice atteint l’être dans …son être. Elle va de la blessure (et ses infections) à la négation de l’être. L’injustice impacte toutes les dimensions existentielles »
Marie-Christine de Saint Georges, fondatrice de l’Ardoise Pivotante, thérapeute contextuelle, formatrice, superviseuse individuelle et d’institutions de soin diverses.
Marie-Christine de Saint-Georges fut pendant plus de dix ans formatrice au Cefores-Chapelle aux Champs.
Son cursus systémique lui a permis de travailler avec quelques grandes pointures entre autres Carmine Saccu, Edith Tillmans à qui elle a consacré un livre sur le travail des métaphores et Siégi Hirsch.
Élève ensuite d’I.Boszormenyi-Nagy à Chexbres, elle y rencontre pendant plusieurs années Pierre Michard qui aujourd’hui a rejoint l’Ardoise Pivotante.
C’est lors des formations au Vietnam qu’elle se rend compte “concrètement“ de l’universalité de l’approche de Nagy et de sa force thérapeutique. Ce qui lui donne l’impulsion pour fonder un centre de formation contextuelle.
A propos de son intervention
Les injustices sont inévitables entre humains.
Elles vont des blessures relationnelles d’autant plus profondes qu’elles ont lieu dans une relation particulièrement importante où l’autre a de facto, en quelque sorte, le “pouvoir“ de faire mal, et où nous avons le ”pouvoir” de faire mal, jusqu’aux injustices hallucinantes des guerres, en passant par les injustices exercées sur ceux qui sont dépendants et faibles : enfants, “fous”, malades, personnes âgées, enfants placés, etc…
Elles peuvent être infligées par nous, intervenants thérapeutiques si on néglige le travail difficile sur nos a priori qui mettent, entre nous et les personnes, un philtre dont nous ne savons même pas ce qu’il atteint.
Elles frappent l’humain et ricochent sur ses vulnérabilités psychiques;
l’impact sur les proches, avec le risque d’une légitimité destructrice, entraîne des dégâts dans la confiance relationnelle voire des dégâts dans la confiance en la vie.
Comment travaillons-nous à tenter de la soigner ?
C’est ce que nous nous proposons de travailler avec vous aujourd’hui.
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« Les humains : des animaux comme les autres ? »
Calogero Montedoro, chercheur en sciences, en biologie évolutive du comportement.
Calogero Montedero est chargé de cours en cognition comparée et éthologie des primates à l’UCLouvain et doctorant au département de biologie. Il est passionné par l’évolution cognitive et sociale des grands singes.
A propos de son intervention
Les notions de justice et d’injustice que nous éprouvons trouvent leur origine dans notre histoire évolutive. Depuis Charles Darwin, fondateur du concept d’évolution, les techniques modernes ont permis de replacer l’humain au sein du règne animal et d’étendre la théorie de la sélection naturelle à une vision plus élargie des différents facteurs intervenant dans l’évolution des espèces. L’écologie comportementale retrace les mécanismes que les espèces ont mis en place pour s’adapter à leur environnement. Pour les espèces grégaires comme les primates, la socialité et les transmissions culturelles font partie intégrante de ces mécanismes adaptatifs. La conscience de soi, des autres et de leurs intentions joue un rôle important dans l’équilibre de la balance des coûts / bénéfices de chaque groupe.
Le critère biologique de justice dépend du système duquel on fait partie et relève d’un consensus auquel adhérent les membres du groupe. Il faut garder à l’esprit que toutes les observations des compétences des autres espèces animales sont réalisées sous le prisme de l’œil humain.
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Pause café
« Hope for justice without illusion » (traduction en français)
« Espoir de justice sans illusion »
Hanneke Meulink-Korf, PhD, (1948, Pays-Bas), professeur associé en théologie à l’Université d’Amsterdam et de Leiden. Elle pratique la thérapie contextuelle et la supervision.
Dès les années 70, Hanneke Meulink-Korf a été en contact avec Ivan Boszormenyi-Nagy.
Avec le regretté Dr. Aat van Rhijn, elle a écrit une dissertation sur le travail de Boszormenyi-Nagy, une réinterprétation dans la lignée de la philosophie d’Emmanuel Levinas.
Elle est l’une des initiatrices de programmes post-universitaires d’approche contextuelle pour les théologiens aux Pays-Bas, en Hongrie et en Roumanie et, plus récemment, à l’Université de Stellenbosch (Afrique du Sud).
Elle a publié plusieurs livres et articles. Avec le Dr Catherine Ducommun-Nagy et le Dr Greteke de Vries, Hanneke Meulink-Korf prépare un livre intitulé « Vitalizing by giving », qui sera publié en 2022 (African SUN Media).
A propos de son intervention
Dans l’œuvre de Boszormenyi-Nagy, nous remarquons l’écho de la voix de Buber : l’existence éthique n’est pas un mode d’être particulier, mais est inhérente au monde humain.
En étudiant le lien entre Boszormenyi-Nagy et Buber, il s’agit de voir ce qui les lie sans oublier la singularité de chacun, ce qui serait injuste pour l’un et l’autre. Notamment, l’approche contextuelle est une approche de thérapie familiale, aux prises avec la grande complexité relationnelle à l’œuvre au sein des familles.
Ainsi, le concept de « justice du monde humain » doit nous amener au cœur de cette complexité, en parlant des injustices relationnelles et situationnelles, plutôt que vers une forme d’idéalisation de la vie familiale.
C’est dans la pratique sobre et sans illusions que réside notre première responsabilité professionnelle en tant que thérapeute ou conseiller (social, pastoral, spirituel).
Une courte étude de cas nous aidera à illustrer notre propos.
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13h00-14h30 : Lunch
« Strengthening Connectedness in Close Relationships » (traduction en français)
« Solidifier la capacité à se connecter les uns aux autres »
Jaap van der Meiden, MCH, system and contextual therapist, senior lecturer and researcher at the Christian University of Applied Sciences Ede (CHE), and founder of the CHE Institute Contextual Approach.
A propos de son intervention
Cette présentation revisite la théorie contextuelle d’Ivan Boszormenyi-Nagy. Celle-ci étant complexe, son accessibilité et son application sont souvent difficiles. Notre exposé vise à appréhender les fondements de l’approche contextuelle en centrant notre intervention sur la question de la justice chez l’homme. Parce que tout être humain a un sens inné de la justice, il a le pouvoir de se connecter aux autres et de faire preuve de résilience en trouvant la motivation et l’espoir pour réparer les injustices.
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« La clinique de l’injustice familiale »
Pierre Michard, docteur en psychologie clinique, psychanalyste, philosophe et thérapeute familial contextuel.
Pierre Michard est l’auteur du livre «La thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy »
A propos de son intervention
Y-a-t-il quelque chose d’injuste dans votre vie ? ». Le clinicien contextuel promeut un type de dialogue en prenant l’option de poser des questions autour de l’estime du juste et de l’injuste au sein même de l’intimité du lien familial. Par une telle opération le thérapeute révèle que toute relation longue a « sa propre cour de justice » avec ses critères spécifiques pour jauger l’équité des prises de responsabilités et l’équilibre du donner et du recevoir entre les deux partenaires. De surcroît, les générations passées restent en dialogue les unes avec les autres; même si ce dialogue ne peut être parlé, les ardoises et les comptes en souffrance de ces dites générations mobilisent un « héritage de justice », ingrédient majeur et moteur de la dynamique familiale. Ces interpellations vives au sein du « tribunal intrinsèque de chaque relation et du tribunal intergénérationnel » sont les forces essentielles qui déterminent l’axe de l’entretien contextuel dans un souci des générations futures.
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VENDREDI 25 MARS 2022
9h00 : Ouverture de la journée
« S’il te plaît, dessine-moi un chien noir »
Frédérique Van Leuven, psychiatre au Centre Psychiatrique Saint Bernard et à l’Equipe Mobile de Crise de la région du Centre.
Frédérique Van Leuven est co-auteure avec Cathy Caulier du livre « Grandir avec un parent en souffrance psychique ».
A propos de son intervention
Quand un parent est hospitalisé en psychiatrie, soigner l’accueil de ses enfants permet de préserver le lien dans des familles très bousculées. L’espace « Enfants » du Centre Psychiatrique Saint Bernard à Manage est un lieu où viennent se déposer, que ce soit dans l’informel du travail d’accueil, du travail de groupe ou de consultations familiales, toutes les dimensions de l’éthique relationnelle suscitées par la souffrance psychique grave. Injustice des ruptures familiales induites par des hospitalisations longues, responsabilisation des enfants, mise à mal de la dette de vie par les tentatives de suicide, injustice existentielle quand la maladie frappe une famille, mais aussi solidarités familiales fortes et apprentissage du don/contre don. La capacité des enfants à faire surgir leurs questions est une très belle ressource. La prendre en compte, c’est déjà prendre soin des générations suivantes.
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« L’ardoise fraternelle: que deviennent les comptes non réglés ? Travailler les injustices fraternelles et familiales, assainir les liens, éviter que l’injustice se répande »
Stéphanie Haxhe, Docteure en psychologie clinique et thérapeute de famille, formatrice et superviseuse au sein de l’Ardoise Pivotante.
Stéphanie Haxhe est coordinatrice de l’antenne « Familles » du SSM de Verviers, et participe à la formation de thérapeutes familiaux à Paris et à Strasbourg. Passionnée par la question des fratries, elle y a consacré de nombreux travaux.
Elle est l’auteure de plusieurs articles de thérapie familiale et d’un livre publié chez Érès en 2013 « L’enfant parentifié et sa famille ».
A propos de son intervention
La fratrie est le théâtre de bien des injustices, qu’elles soient situationnelles (les faits de la vie ou le hasard ne donnent pas les mêmes opportunités à chaque enfant), ou relationnelles (entre frères et sœurs, ou héritées d’injustices vécues avec les parents).
Quelles marques ces injustices laissent-elles, et quel goût ? Quand une injustice n’est pas dicible, que devient-elle ? (un membre de la fratrie est vu comme plus fragile et demande l’attention soutenue des parents ; un enfant s’épuise dans des dons au(x) parent(s) avec le sentiment que les autres vivent leur vie ; etc).
Doit-on espérer que l’amertume disparaisse avec le temps ? Que l’indigeste trouve à être métabolisé ? Ou doit-on s’attendre à voir l’acidité pénétrer d’autres tissus, et demander réparation ailleurs, là où l’origine de l’injustice n’est peut-être même pas connue ?
En effet, ce qui s’est déposé en nous d’un vécu, comme toutes nos expériences fondatrices, ne reste pas cloisonné, séparé du reste de notre vie. Le vécu en fratrie continue à vivre dans nos autres relations : conjoint, amis, collègues, enfants…et ce, que nous l’interrogions ou non.
Ensemble nous regarderons de plus près quelques zones d’injustices vécues en fratrie, et nous aborderons l’importance de les rendre dicibles et de les travailler.
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Pause café
« Peut on s’approprier sa vie quand on est exilé et enfant de la guerre ? »
Marina Akiki, thérapeute contextuelle de couple et de famille, Master en sciences de l’éducation (EFISE), Université Paris X.
Marina Akiki est coordinatrice du pôle clinique à l’Association Ecole et Famille du Val d’Oise, clinicienne de concertation formée au travail thérapeutique de réseau, formatrice et responsable pédagogique à l’institut de formation à la thérapie Contextuelle-Paris (IFTC) et Membre de l’EFTA.
A propos de son intervention
Depuis des années, ce va-et-vient entre mes deux pays, celui de mes origines et celui qui m’a accueilli, génère chez moi des vagues d’émotions contradictoires… Demeurer, partir… Bouger, rester…. Donner et prendre…. Donner à ce pays qui m’accueille et rester…. Prendre ce qu’il me donne et entrevoir ici mon avenir ? Pourquoi suis-je partie de mon Liban d’origine ? : qu’ai-je donc à recevoir ici et que puis-je donner en retour ? Comment se résoudre à cet entre-deux sans issue, à m’admettre exilée définitive où que je vive ? Traverser les frontières… J’ai appris à le faire dès mon enfance. Combien de fois dans mon pays en guerre j’ai fait ces passages, des passages de frontières, combien de fois dans mon pays en guerre, je voyais ma famille survivre à un quotidien dont elle ne connaissait pas l’issue. Quel avenir construire ou imaginer quand, enfant, nous ignorions si nous allions vivre survivre ou mourir ?
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12h30-14h00 : Lunch
« Quand la décision d’éloignement devient un carburant au droit destructeur….Quels sont les risques du placement à l’adolescence s’il est vécu comme une injustice supplémentaire ? »
Sophie Houben, licenciée en psychologie clinique, thérapeute de famille, formatrice et superviseuse au sein de l’Ardoise Pivotante.
Sophie Houben travaille avec des adolescentes en grandes difficultés au sein d’une institution de placement de l’Aide à la Jeunesse (SRS « Maison Heureuse de Bellaire »). Progressivement, elle intègre avec l’aide de l’équipe l’approche contextuelle dans la prise en charge de ces jeunes et leur famille.
A propos de son intervention
Dans le secteur de l’Aide à la Jeunesse, la mesure de placement en institution est parfois la seule envisageable. Mais quel est le vécu de cette décision pour le jeune et sa famille ? Quels risques et quelles conséquences sur les possibilités d’aide et de prises en charge ?
Dans notre travail avec les adolescentes placées en Service Résidentiel Spécialisé, le constat est qu’elles sont nombreuses à vivre cette décision d’éloignement comme une injustice.
Ces jeunes et leurs familles ont déjà bien souvent vécu un nombre important d’injustices, qu’elles soient le fait du destin, du lot de la vie (pauvreté, maladie, décès,…) ou qu’elles soient d’ordre relationnel. Au-delà de toutes les injustices subies, la mesure de placement présente le risque de se surajouter à la note accumulée, souvent déjà bien lourde.
Et si le placement venait empêcher les mouvements de confiance résiduelle entre elles et leurs familles ? Et si tout ceci venait donner du crédit à leurs droits destructeurs (envers elles-mêmes, envers autrui, envers le monde…) ?
Ce sentiment d’injustice augmenterait-il encore plus la méfiance de ces jeunes et leurs familles envers l’aide à la jeunesse et plus largement vis à vis de la société ? Si tel était le cas, le placement passerait largement à côté de son objectif initial, ce pourquoi nous devons apporter une attention cruciale à ces questions.
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« Tous ensemble pour éliminer les injustices au sein des tribunaux de la famille et garantir aux enfants le respect de leurs droits »
Marie-France Carlier, juge au Tribunal de la Famille et de la Jeunesse de Namur, division Dinant.
Dr. Jorge Gerra González, conférencier/formateur, médiateur, avocat de l’enfant, « Contact facilitator ».
Marie-France Carlier est passionnée par sa fonction, elle se lance dans un beau défi : adapter le modèle de Cochem au Tribunal de la Jeunesse Dinant, ce qui sera officialisé le 1er avril 2012. Le modèle dinantais, appelé modèle de consensus parental, ne cesse de s’améliorer grâce au travail de la Commission Interdisciplinaire Famille-Jeunesse fondée en janvier 2013.
De la maison du Droit à celle de la Psychologie en passant par celle de l’Économie Sociale, le Dr Jorge Gerra González essaye de comprendre la réalité de la famille et de partager ses connaissances pour susciter des questions et déclencher un débat constructif. Il a remarqué qu’il n’y a pas grand-chose à faire si on veut vraiment protéger l’enfant dans les procédures de famille.
Les 9 et 10 septembre dernier, ils faisaient tous deux partie du comité exécutif qui a organisé la conférence internationale du PASG sur la prévention des ruptures de liens dont le titre était : « Protecting the family ties after separation ».
A propos de leur intervention
La justice familiale n’est pas comparable aux autres litiges civils. Le but de la procédure spécifique est d’épargner autant que possible les enfants des couples en séparation et les mettre à l’abri de tout stress et de toute souffrance.
Dans cette optique, les parents qui saisissent la Justice ne devraient dès lors pas avoir une posture d’adversaire car ils doivent continuer à être des coparents et à maintenir un dialogue serein et constructif entre eux.
Beaucoup de parents n’imaginent pas que des injustices sont subies au sein des tribunaux de la famille, injustices dont les enfants sont les premières victimes car ils sont l’objet de ces conflits et utilisés comme otages. Ces injustices peuvent entraîner des drames comme des ruptures de liens parent-enfants, devenues irréversibles.
Mais que signifie« rendre la justice » quand il s’agit d’une séparation parentale ? Comment rendre justice dans un climat serein et apaisé en restaurant la confiance entre les parents ?
Comment assumer au mieux sa fonction de juge de la famille, de médiateur et d’accompagnateur des familles dans un contexte de haut-conflit pour que l’enfant puisse maintenir un lien harmonieux avec ses deux parents ?
Une vision croisée d’une juge belge et d’un médiateur allemand sur la nécessité d’une collaboration interdisciplinaire entre les intervenants pour responsabiliser les parents sur le choc de la séparation pour les enfants et dès lors éviter l’escalade des conflits par la prévention et l’information. Les graines pour un changement de paradigmes sont déjà semées dans l’arrondissement de Dinant et seront volontiers partagées.
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L’artiste
Joëlle Sambi, autrice, féministe, activiste, vient de publier Caillasses aux éditions L’Arbre de Diane, Prix Sacd 2021.
Née à Bruxelles en 1979 où elle passe ses premières années, Joëlle Sambi grandit à Kinshasa et ne revient en Belgique qu’en 2001 pour y poursuivre des études de journalisme.
Autrice, féministe, activiste LGBTQI+, elle soulève des interrogations sur l’identité, sur la norme, l’appartenance, elle est prise entre plusieurs langues et ses écrits en portent les traces. Elle dit, crie, crée des nouvelles, roman, slam, poème, documentaire, espace radiophonique, lieux militants. Bien qu’elle dissocie sa provenance et son travail d’écriture, le Congo, son histoire et la Belgique contemporaine sont néanmoins présents en filigrane dans ses récits ainsi que dans ses projets.
Elle est l’autrice de plusieurs nouvelles dont Je ne Sais pas Rêver en 2003 ; Religion Ya Kitendi publié chez Gallimard (Mercure de France) et Prix du Jeune Écrivain 2005. Elle reçoit le Prix du jury « Gros sel » en 2008 pour son roman Le monde est gueule de chèvre, publié chez Biliki en 2007. Pendant un temps, elle a publié régulièrement sur son blog « Solola Bien » (joellesambi.tumblr.com). Elle a écrit et se produit des les spectacles « Congo Eza » et « Fusion » (tous deux produits par Lezarts Urbains). Son premier recueil de poèmes, Caillasses, est sorti aux éditions de L’Arbre de Diane en septembre 2021.
Joëlle Sambi est également co-présidente de l’Euro Central Asian Lesbian Community, première organisation lesbienne d’Europe et d’Asie Centrale, ainsi que membre du Belgian Network For Black Lives.
Le don et la dette et leurs aléas ont fait l’objet d’interventions d’orateurs d’épistémologies différentes (sociologie, anthropologie) ainsi que de chercheurs, thérapeutes et intervenants sociaux.
Lundi 9 mars 2020
Mardi 10 mars 2020
Marie-Christine de Saint-Georges, fondatrice de L’Ardoise Pivotante, relate la genèse de ce projet :
» En 2006, sous l’impulsion d’une collègue du Cefores, Marie-Cecile Henriquet qui mit à m’en convaincre une certaine énergie, je relevai le défi d’enseigner à un groupe réuni au Meridien à Bruxelles sous la houlette du Docteur Charles Burquel, l’Approche Contextuelle d’Ivan Boszormenyi-Nagy dont j’ai été l’élève aux côtés de Pierre Michard, Jean-François Le Goff et Gérard Salem entre autres.
En 2002, Étienne Dessoy, collègue au Cefores et professeur à l’Université de Liège, avait mis en relation avec moi une de ses doctorantes, Stéphanie Haxhe.
Cette relation formera le noyau dont l’ASBL est issue.
En 2011, un groupe démarrera également à Liège.
En 2014, nous organisons à Bruxelles, notre premier colloque avec Pierre Michard sur le thème de « La dette bilatérale de vie » et plusieurs journées d’étude avec Magda Heireman.
En 2015, revenue de son post-doc à San-Francisco, Stéphanie Haxhe devient l’oratrice à Bruxelles du second colloque consacré à la fratrie.
Son parcours universitaire nous gratifie d’une série d’articles dont nous donnons d’ailleurs le relevé sur ce site.
Les groupes se multiplient grâce à l’adjonction des formatrices Sophie Houben et plus récemment Catherine Lebrun.
La collaboration avec Pierre Michard se poursuit dans la réflexion et l’intervention ponctuelle dans le processus de formation.
Stéphanie Haxhe
Docteure en psychologie clinique, thérapeute contextuelle.
Depuis l’obtention de son diplôme (2000), elle pratique la psychologie clinique dans divers secteurs (centres de guidance, aide à la jeunesse), en parallèle à une activité de formation et de supervision. Formée par Etienne Dessoy au cours de son doctorat à l’ULg, elle prolonge sa formation à la thérapie familiale systémique au CEFORES. La rencontre avec M.Ch. de Saint Georges en 2002 l’initie à l’approche contextuelle, à laquelle elle se forme à Bruxelles et à Liège, et qui deviendra son modèle clinique de référence.
Sophie Houben
Psychologue (Ulg 2000), thérapeute contextuelle. Depuis l’obtention de son diplôme, elle travaille au sein d’une institution de placement de l’Aide à la Jeunesse avec des adolescentes en grande difficulté.
Depuis plusieurs années, elle exerce également en tant que thérapeute contextuelle et accompagne des professionnels de l’Aide à la jeunesse dans leur clinique.
Formée au départ à la thérapie systémique (CFTF), elle se forme à la Clinique Contextuelle depuis 2011 et intègre l’équipe des formateurs en 2017.
Catherine Lebrun
Psychologue (ULg, 1998), thérapeute contextuelle. Depuis 2001, elle travaille dans un centre thérapeutique de jour qui accueille des enfants souffrant de troubles graves de la relation. Depuis 2000, elle exerce également en tant que thérapeute contextuelle dans un centre de guidance. Formée au départ aux thérapies psychodynamique et systémique, elle se forme à la clinique contextuelle depuis 2015 et intègre l’équipe des formateurs en 2021.
Marie-Christine de Saint-Georges
Psychologue, thérapeute contextuelle, élève d’Ivan Boszormenyi–Nagy.
Après une formation de quatre années ainsi que des supervisions en thérapie psychodynamique à la Ligue Belge d’Hygiene Mentale, elle suivra des années plus tard ,une formation à la thérapie systémique avec Carmine Saccu (Rome) Robert Neuburger (Paris), Siegi Hirsch et Edith Tilmans dont elle devient la co formatrice au Cefores (UCL).
C’est en 1989 que débuteront sa rencontre avec l’Approche Contextuelle et la formation avec I. Boszormenyi-Nagy en Suisse.
Pierre Michard
Pierre Michard est philosophe de formation, docteur en psychologie clinique. Après avoir suivi un cursus psychanalytique, il rencontre Ivan Boszormenyi- Nagy le fondateur de la thérapie contextuelle dont il suit les enseignements durant une dizaine d’années.
Il a travaillé dans diverses institutions l’enfance, hôpitaux de jour, centres médico-psychologiques. Actuellement il se consacre à la transmission de la thérapie contextuelle par la formation et la supervision. II consulte comme thérapeute privé. Il rejoint l’Ardoise Pivotante en 2020.
Vidéos
Ouvrages
de Saint-Georges, M.C. (2004). L’éveil de l’artiste dans le thérapeute. De boeck.
Haxhe, S. (2013). L’enfant parentifié et sa famille. Erès Relations.
Michard, P. (2017). La thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy: Enfant, dette et don en thérapie familiale. De Boeck Superieur.
Articles
Haxhe, S. & Montulet, F. (2018). De la séparation à la recomposition. Temps, rythmes, légitimités. Cahiers critiques de Thérapie Familiale et de Pratiques de Réseaux (61), 153-171.
Haxhe, S., Léonard, S., Casman, M.T., Coste, J., Degey, V., de Saint Georges, M.Ch., De Vos, B., Salingros, C., Vrijens, C. (2018). La fratrie comme nouvelle unité stable? Vers une évolution des pratiques en contexte de placement. Cahiers de Psychologie Clinique (50), 61-85.
Haxhe, S., Cerezo, A., Bergfeld, J. & Walloch, J.C. (2017). Siblings and the coming out process: A comparative case study. Journal of homosexuality DOI: 10.1080/00918369.2017.1321349.
Haxhe, S., de Saint Georges, M. Ch., Michard, P. Heireman, M. (2016). Don et dette de vie à l’adolescence. (Revue) Adolescence, 34(3), 597-605.
Haxhe, S. (2016). Parentification and related processes: Distinction and implications for clinical practice. Journal of Family Psychotherapy, 27(3), 185-199.
Haxhe, S. (2014). La famille, ça s’éparpille. Espace de libertés, Bruxelles : Editions Espace De Libertés, 428.
Haxhe, S. & D’Amore, S. (2013). La fratrie face au « coming-out ». Thérapie Familiale, vol. 34(2), 215-230.
Haxhe, S. (2012). Système individuel et système familial : une mise en perspective des modèles de L. Szondi et d’E. Dessoy. Szondiana, 32(1), 6-24.
Haxhe, S. (2010). Nouvelles fratries ? In D’Amore, S. (Ed.), Les Nouvelles Familles (pp. 223-242). Bruxelles : De Boeck.
Haxhe, S. (2008). La parentification : Etude d’un processus. Thérapie Familiale, 29(1), 175-178.
Haxhe, S. (2002). Le complexe de l’intrus, ou l’effet de l’écart d’âge sur le devenir des membres d’une fratrie. Dialogue, 157,107-116.
Le don et la dette et leurs aléas ont fait l’objet d’interventions d’orateurs d’épistémologies différentes (sociologie, anthropologie) ainsi que de chercheurs, thérapeutes et intervenants sociaux.
Lundi 9 mars 2020
Mardi 10 mars 2020
LES INJUSTICES: UNE FATALITÉ À TRAVAILLER.
Il n’est pas possible de vivre sans infliger des injustices ni d’en subir.
Les injustices relationnelles BLOQUENT le mouvement d’échange, amenuisent la sève du lien et en entament la confiance.
Peu ou prou.
Et tant pour nous que pour nos patients.
La sédimentation de la rancoeur (le cœur rance..) ne SE DISSOUT JAMAIS d’elle-même.
Quand la confiance ou la fiabilité dans les relations vitales est abîmée voire anéantie, nous savons que la violence n’est pas loin et fera feu de tout bois.
L’intense travail de restauration d’un dialogue dans le terreau familial soutenu par LA PARTIALITÉ MULTIDIRECTIONNELLE est notre profond choix clinique .
ET CE, QUEL QUE SOIT LE CHAMP CLINIQUE.
Selon notre choix habituel, les orateurs proviennent de champs de recherche très différents.
JEUDI 24 MARS 2022
Accueil des participants de 9h à 9h30
Introduction de la journée
« L’injustice atteint l’être dans …son être. Elle va de la blessure (et ses infections) à la négation de l’être. L’injustice impacte toutes les dimensions existentielles »
Marie-Christine de Saint Georges, fondatrice de l’Ardoise Pivotante, thérapeute contextuelle, formatrice, superviseuse individuelle et d’institutions de soin diverses.
Marie-Christine de Saint-Georges fut pendant plus de dix ans formatrice au Cefores-Chapelle aux Champs.
Son cursus systémique lui a permis de travailler avec quelques grandes pointures entre autres Carmine Saccu, Edith Tillmans à qui elle a consacré un livre sur le travail des métaphores et Siégi Hirsch.
Élève ensuite d’I.Boszormenyi-Nagy à Chexbres, elle y rencontre pendant plusieurs années Pierre Michard qui aujourd’hui a rejoint l’Ardoise Pivotante.
C’est lors des formations au Vietnam qu’elle se rend compte “concrètement“ de l’universalité de l’approche de Nagy et de sa force thérapeutique. Ce qui lui donne l’impulsion pour fonder un centre de formation contextuelle.
A propos de son intervention
Les injustices sont inévitables entre humains.
Elles vont des blessures relationnelles d’autant plus profondes qu’elles ont lieu dans une relation particulièrement importante où l’autre a de facto, en quelque sorte, le “pouvoir“ de faire mal, et où nous avons le ”pouvoir” de faire mal, jusqu’aux injustices hallucinantes des guerres, en passant par les injustices exercées sur ceux qui sont dépendants et faibles : enfants, “fous”, malades, personnes âgées, enfants placés, etc…
Elles peuvent être infligées par nous, intervenants thérapeutiques si on néglige le travail difficile sur nos a priori qui mettent, entre nous et les personnes, un philtre dont nous ne savons même pas ce qu’il atteint.
Elles frappent l’humain et ricochent sur ses vulnérabilités psychiques;
l’impact sur les proches, avec le risque d’une légitimité destructrice, entraîne des dégâts dans la confiance relationnelle voire des dégâts dans la confiance en la vie.
Comment travaillons-nous à tenter de la soigner ?
C’est ce que nous nous proposons de travailler avec vous aujourd’hui.
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« Les humains : des animaux comme les autres ? »
Calogero Montedoro, chercheur en sciences, en biologie évolutive du comportement.
Calogero Montedero est chargé de cours en cognition comparée et éthologie des primates à l’UCLouvain et doctorant au département de biologie. Il est passionné par l’évolution cognitive et sociale des grands singes.
A propos de son intervention
Les notions de justice et d’injustice que nous éprouvons trouvent leur origine dans notre histoire évolutive. Depuis Charles Darwin, fondateur du concept d’évolution, les techniques modernes ont permis de replacer l’humain au sein du règne animal et d’étendre la théorie de la sélection naturelle à une vision plus élargie des différents facteurs intervenant dans l’évolution des espèces. L’écologie comportementale retrace les mécanismes que les espèces ont mis en place pour s’adapter à leur environnement. Pour les espèces grégaires comme les primates, la socialité et les transmissions culturelles font partie intégrante de ces mécanismes adaptatifs. La conscience de soi, des autres et de leurs intentions joue un rôle important dans l’équilibre de la balance des coûts / bénéfices de chaque groupe.
Le critère biologique de justice dépend du système duquel on fait partie et relève d’un consensus auquel adhérent les membres du groupe. Il faut garder à l’esprit que toutes les observations des compétences des autres espèces animales sont réalisées sous le prisme de l’œil humain.
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Pause café
« Hope for justice without illusion » (traduction en français)
« Espoir de justice sans illusion »
Hanneke Meulink-Korf, PhD, (1948, Pays-Bas), professeur associé en théologie à l’Université d’Amsterdam et de Leiden. Elle pratique la thérapie contextuelle et la supervision.
Dès les années 70, Hanneke Meulink-Korf a été en contact avec Ivan Boszormenyi-Nagy.
Avec le regretté Dr. Aat van Rhijn, elle a écrit une dissertation sur le travail de Boszormenyi-Nagy, une réinterprétation dans la lignée de la philosophie d’Emmanuel Levinas.
Elle est l’une des initiatrices de programmes post-universitaires d’approche contextuelle pour les théologiens aux Pays-Bas, en Hongrie et en Roumanie et, plus récemment, à l’Université de Stellenbosch (Afrique du Sud).
Elle a publié plusieurs livres et articles. Avec le Dr Catherine Ducommun-Nagy et le Dr Greteke de Vries, Hanneke Meulink-Korf prépare un livre intitulé « Vitalizing by giving », qui sera publié en 2022 (African SUN Media).
A propos de son intervention
Dans l’œuvre de Boszormenyi-Nagy, nous remarquons l’écho de la voix de Buber : l’existence éthique n’est pas un mode d’être particulier, mais est inhérente au monde humain.
En étudiant le lien entre Boszormenyi-Nagy et Buber, il s’agit de voir ce qui les lie sans oublier la singularité de chacun, ce qui serait injuste pour l’un et l’autre. Notamment, l’approche contextuelle est une approche de thérapie familiale, aux prises avec la grande complexité relationnelle à l’œuvre au sein des familles.
Ainsi, le concept de « justice du monde humain » doit nous amener au cœur de cette complexité, en parlant des injustices relationnelles et situationnelles, plutôt que vers une forme d’idéalisation de la vie familiale.
C’est dans la pratique sobre et sans illusions que réside notre première responsabilité professionnelle en tant que thérapeute ou conseiller (social, pastoral, spirituel).
Une courte étude de cas nous aidera à illustrer notre propos.
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13h00-14h30 : Lunch
« Strengthening Connectedness in Close Relationships » (traduction en français)
« Solidifier la capacité à se connecter les uns aux autres »
Jaap van der Meiden, MCH, system and contextual therapist, senior lecturer and researcher at the Christian University of Applied Sciences Ede (CHE), and founder of the CHE Institute Contextual Approach.
A propos de son intervention
Cette présentation revisite la théorie contextuelle d’Ivan Boszormenyi-Nagy. Celle-ci étant complexe, son accessibilité et son application sont souvent difficiles. Notre exposé vise à appréhender les fondements de l’approche contextuelle en centrant notre intervention sur la question de la justice chez l’homme. Parce que tout être humain a un sens inné de la justice, il a le pouvoir de se connecter aux autres et de faire preuve de résilience en trouvant la motivation et l’espoir pour réparer les injustices.
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« La clinique de l’injustice familiale »
Pierre Michard, docteur en psychologie clinique, psychanalyste, philosophe et thérapeute familial contextuel.
Pierre Michard est l’auteur du livre «La thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy »
A propos de son intervention
Y-a-t-il quelque chose d’injuste dans votre vie ? ». Le clinicien contextuel promeut un type de dialogue en prenant l’option de poser des questions autour de l’estime du juste et de l’injuste au sein même de l’intimité du lien familial. Par une telle opération le thérapeute révèle que toute relation longue a « sa propre cour de justice » avec ses critères spécifiques pour jauger l’équité des prises de responsabilités et l’équilibre du donner et du recevoir entre les deux partenaires. De surcroît, les générations passées restent en dialogue les unes avec les autres; même si ce dialogue ne peut être parlé, les ardoises et les comptes en souffrance de ces dites générations mobilisent un « héritage de justice », ingrédient majeur et moteur de la dynamique familiale. Ces interpellations vives au sein du « tribunal intrinsèque de chaque relation et du tribunal intergénérationnel » sont les forces essentielles qui déterminent l’axe de l’entretien contextuel dans un souci des générations futures.
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VENDREDI 25 MARS 2022
9h00 : Ouverture de la journée
« S’il te plaît, dessine-moi un chien noir »
Frédérique Van Leuven, psychiatre au Centre Psychiatrique Saint Bernard et à l’Equipe Mobile de Crise de la région du Centre.
Frédérique Van Leuven est co-auteure avec Cathy Caulier du livre « Grandir avec un parent en souffrance psychique ».
A propos de son intervention
Quand un parent est hospitalisé en psychiatrie, soigner l’accueil de ses enfants permet de préserver le lien dans des familles très bousculées. L’espace « Enfants » du Centre Psychiatrique Saint Bernard à Manage est un lieu où viennent se déposer, que ce soit dans l’informel du travail d’accueil, du travail de groupe ou de consultations familiales, toutes les dimensions de l’éthique relationnelle suscitées par la souffrance psychique grave. Injustice des ruptures familiales induites par des hospitalisations longues, responsabilisation des enfants, mise à mal de la dette de vie par les tentatives de suicide, injustice existentielle quand la maladie frappe une famille, mais aussi solidarités familiales fortes et apprentissage du don/contre don. La capacité des enfants à faire surgir leurs questions est une très belle ressource. La prendre en compte, c’est déjà prendre soin des générations suivantes.
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« L’ardoise fraternelle: que deviennent les comptes non réglés ? Travailler les injustices fraternelles et familiales, assainir les liens, éviter que l’injustice se répande »
Stéphanie Haxhe, Docteure en psychologie clinique et thérapeute de famille, formatrice et superviseuse au sein de l’Ardoise Pivotante.
Stéphanie Haxhe est coordinatrice de l’antenne « Familles » du SSM de Verviers, et participe à la formation de thérapeutes familiaux à Paris et à Strasbourg. Passionnée par la question des fratries, elle y a consacré de nombreux travaux.
Elle est l’auteure de plusieurs articles de thérapie familiale et d’un livre publié chez Érès en 2013 « L’enfant parentifié et sa famille ».
A propos de son intervention
La fratrie est le théâtre de bien des injustices, qu’elles soient situationnelles (les faits de la vie ou le hasard ne donnent pas les mêmes opportunités à chaque enfant), ou relationnelles (entre frères et sœurs, ou héritées d’injustices vécues avec les parents).
Quelles marques ces injustices laissent-elles, et quel goût ? Quand une injustice n’est pas dicible, que devient-elle ? (un membre de la fratrie est vu comme plus fragile et demande l’attention soutenue des parents ; un enfant s’épuise dans des dons au(x) parent(s) avec le sentiment que les autres vivent leur vie ; etc).
Doit-on espérer que l’amertume disparaisse avec le temps ? Que l’indigeste trouve à être métabolisé ? Ou doit-on s’attendre à voir l’acidité pénétrer d’autres tissus, et demander réparation ailleurs, là où l’origine de l’injustice n’est peut-être même pas connue ?
En effet, ce qui s’est déposé en nous d’un vécu, comme toutes nos expériences fondatrices, ne reste pas cloisonné, séparé du reste de notre vie. Le vécu en fratrie continue à vivre dans nos autres relations : conjoint, amis, collègues, enfants…et ce, que nous l’interrogions ou non.
Ensemble nous regarderons de plus près quelques zones d’injustices vécues en fratrie, et nous aborderons l’importance de les rendre dicibles et de les travailler.
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Pause café
« Peut on s’approprier sa vie quand on est exilé et enfant de la guerre ? »
Marina Akiki, thérapeute contextuelle de couple et de famille, Master en sciences de l’éducation (EFISE), Université Paris X.
Marina Akiki est coordinatrice du pôle clinique à l’Association Ecole et Famille du Val d’Oise, clinicienne de concertation formée au travail thérapeutique de réseau, formatrice et responsable pédagogique à l’institut de formation à la thérapie Contextuelle-Paris (IFTC) et Membre de l’EFTA.
A propos de son intervention
Depuis des années, ce va-et-vient entre mes deux pays, celui de mes origines et celui qui m’a accueilli, génère chez moi des vagues d’émotions contradictoires… Demeurer, partir… Bouger, rester…. Donner et prendre…. Donner à ce pays qui m’accueille et rester…. Prendre ce qu’il me donne et entrevoir ici mon avenir ? Pourquoi suis-je partie de mon Liban d’origine ? : qu’ai-je donc à recevoir ici et que puis-je donner en retour ? Comment se résoudre à cet entre-deux sans issue, à m’admettre exilée définitive où que je vive ? Traverser les frontières… J’ai appris à le faire dès mon enfance. Combien de fois dans mon pays en guerre j’ai fait ces passages, des passages de frontières, combien de fois dans mon pays en guerre, je voyais ma famille survivre à un quotidien dont elle ne connaissait pas l’issue. Quel avenir construire ou imaginer quand, enfant, nous ignorions si nous allions vivre survivre ou mourir ?
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12h30-14h00 : Lunch
« Quand la décision d’éloignement devient un carburant au droit destructeur….Quels sont les risques du placement à l’adolescence s’il est vécu comme une injustice supplémentaire ? »
Sophie Houben, licenciée en psychologie clinique, thérapeute de famille, formatrice et superviseuse au sein de l’Ardoise Pivotante.
Sophie Houben travaille avec des adolescentes en grandes difficultés au sein d’une institution de placement de l’Aide à la Jeunesse (SRS « Maison Heureuse de Bellaire »). Progressivement, elle intègre avec l’aide de l’équipe l’approche contextuelle dans la prise en charge de ces jeunes et leur famille.
A propos de son intervention
Dans le secteur de l’Aide à la Jeunesse, la mesure de placement en institution est parfois la seule envisageable. Mais quel est le vécu de cette décision pour le jeune et sa famille ? Quels risques et quelles conséquences sur les possibilités d’aide et de prises en charge ?
Dans notre travail avec les adolescentes placées en Service Résidentiel Spécialisé, le constat est qu’elles sont nombreuses à vivre cette décision d’éloignement comme une injustice.
Ces jeunes et leurs familles ont déjà bien souvent vécu un nombre important d’injustices, qu’elles soient le fait du destin, du lot de la vie (pauvreté, maladie, décès,…) ou qu’elles soient d’ordre relationnel. Au-delà de toutes les injustices subies, la mesure de placement présente le risque de se surajouter à la note accumulée, souvent déjà bien lourde.
Et si le placement venait empêcher les mouvements de confiance résiduelle entre elles et leurs familles ? Et si tout ceci venait donner du crédit à leurs droits destructeurs (envers elles-mêmes, envers autrui, envers le monde…) ?
Ce sentiment d’injustice augmenterait-il encore plus la méfiance de ces jeunes et leurs familles envers l’aide à la jeunesse et plus largement vis à vis de la société ? Si tel était le cas, le placement passerait largement à côté de son objectif initial, ce pourquoi nous devons apporter une attention cruciale à ces questions.
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« Tous ensemble pour éliminer les injustices au sein des tribunaux de la famille et garantir aux enfants le respect de leurs droits »
Marie-France Carlier, juge au Tribunal de la Famille et de la Jeunesse de Namur, division Dinant.
Dr. Jorge Gerra González, conférencier/formateur, médiateur, avocat de l’enfant, « Contact facilitator ».
Marie-France Carlier est passionnée par sa fonction, elle se lance dans un beau défi : adapter le modèle de Cochem au Tribunal de la Jeunesse Dinant, ce qui sera officialisé le 1er avril 2012. Le modèle dinantais, appelé modèle de consensus parental, ne cesse de s’améliorer grâce au travail de la Commission Interdisciplinaire Famille-Jeunesse fondée en janvier 2013.
De la maison du Droit à celle de la Psychologie en passant par celle de l’Économie Sociale, le Dr Jorge Gerra González essaye de comprendre la réalité de la famille et de partager ses connaissances pour susciter des questions et déclencher un débat constructif. Il a remarqué qu’il n’y a pas grand-chose à faire si on veut vraiment protéger l’enfant dans les procédures de famille.
Les 9 et 10 septembre dernier, ils faisaient tous deux partie du comité exécutif qui a organisé la conférence internationale du PASG sur la prévention des ruptures de liens dont le titre était : « Protecting the family ties after separation ».
A propos de leur intervention
La justice familiale n’est pas comparable aux autres litiges civils. Le but de la procédure spécifique est d’épargner autant que possible les enfants des couples en séparation et les mettre à l’abri de tout stress et de toute souffrance.
Dans cette optique, les parents qui saisissent la Justice ne devraient dès lors pas avoir une posture d’adversaire car ils doivent continuer à être des coparents et à maintenir un dialogue serein et constructif entre eux.
Beaucoup de parents n’imaginent pas que des injustices sont subies au sein des tribunaux de la famille, injustices dont les enfants sont les premières victimes car ils sont l’objet de ces conflits et utilisés comme otages. Ces injustices peuvent entraîner des drames comme des ruptures de liens parent-enfants, devenues irréversibles.
Mais que signifie« rendre la justice » quand il s’agit d’une séparation parentale ? Comment rendre justice dans un climat serein et apaisé en restaurant la confiance entre les parents ?
Comment assumer au mieux sa fonction de juge de la famille, de médiateur et d’accompagnateur des familles dans un contexte de haut-conflit pour que l’enfant puisse maintenir un lien harmonieux avec ses deux parents ?
Une vision croisée d’une juge belge et d’un médiateur allemand sur la nécessité d’une collaboration interdisciplinaire entre les intervenants pour responsabiliser les parents sur le choc de la séparation pour les enfants et dès lors éviter l’escalade des conflits par la prévention et l’information. Les graines pour un changement de paradigmes sont déjà semées dans l’arrondissement de Dinant et seront volontiers partagées.
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L’artiste
Joëlle Sambi, autrice, féministe, activiste, vient de publier Caillasses aux éditions L’Arbre de Diane, Prix Sacd 2021.
Née à Bruxelles en 1979 où elle passe ses premières années, Joëlle Sambi grandit à Kinshasa et ne revient en Belgique qu’en 2001 pour y poursuivre des études de journalisme.
Autrice, féministe, activiste LGBTQI+, elle soulève des interrogations sur l’identité, sur la norme, l’appartenance, elle est prise entre plusieurs langues et ses écrits en portent les traces. Elle dit, crie, crée des nouvelles, roman, slam, poème, documentaire, espace radiophonique, lieux militants. Bien qu’elle dissocie sa provenance et son travail d’écriture, le Congo, son histoire et la Belgique contemporaine sont néanmoins présents en filigrane dans ses récits ainsi que dans ses projets.
Elle est l’autrice de plusieurs nouvelles dont Je ne Sais pas Rêver en 2003 ; Religion Ya Kitendi publié chez Gallimard (Mercure de France) et Prix du Jeune Écrivain 2005. Elle reçoit le Prix du jury « Gros sel » en 2008 pour son roman Le monde est gueule de chèvre, publié chez Biliki en 2007. Pendant un temps, elle a publié régulièrement sur son blog « Solola Bien » (joellesambi.tumblr.com). Elle a écrit et se produit des les spectacles « Congo Eza » et « Fusion » (tous deux produits par Lezarts Urbains). Son premier recueil de poèmes, Caillasses, est sorti aux éditions de L’Arbre de Diane en septembre 2021.
Joëlle Sambi est également co-présidente de l’Euro Central Asian Lesbian Community, première organisation lesbienne d’Europe et d’Asie Centrale, ainsi que membre du Belgian Network For Black Lives.
Le concept de loyauté est utilisé dans des acceptions variées pour le meilleur et parfois le pire. Il trouve ses fondements dans l’approche contextuelle développée par le psychiatre Ivan Boszormenyi-Nagy.
Lors de ces journées, nous avons commencé par situer les bases de l’approche contextuelle, afin que la loyauté n’apparaisse pas comme un concept isolé mais bien enchâssé dans un tout qui lui donne son sens et sa densité.
Nous avons vu comment la loyauté met en scène au minimum trois protagonistes puisqu’elle se définit comme une « priorité d’égard » (Boszormenyi-Nagy, 1973) vis à vis de l’un ou de l’autre, selon ce qui a été précédemment reçu et donné dans l’histoire du lien.
Nous publions pour vous quelques extraits de ces journées d’étude sur les loyautés.
LUNDI 20 MARS 2023
9h-12h30
Entre obligation et opportunité, ce qu’est vraiment la loyauté.
Stéphanie Haxhe.
14h-17h
Loyauté empêchée, loyauté refusée : comment éviter les pièges de certaines mesures en protection de l’enfance ?
Sophie Houben.
MARDI 21 MARS 2023
9h-12h30
Dette de vie, dette de survie…: comment s’adapte la loyauté dans les situations d’exil et de handicap ?
Catherine Lebrun.
14h-17h
La loyauté à propos du couple, c’est quoi en fait ?
Marie-Christine de Saint-Georges.